dimanche 15 mars 2009

#1 L'avant poste du mois - faites les tourner....

Faites-les tourner…

Le soleil se lève dans deux heures. Entre deux assou-pissements mon tube cathodique me parle (pas encore de plasma, pas besoin, je ne regarde la télé que de face). « Passat cc, parfaite sur toute la ligne. » Je décide donc d’en écrire plusieurs.
"Faites les tourner", "parfaite sur toute la ligne", "plan coke", "…qui va t’éclater…."...



Non, ce n’est pas une conversation enregistré à 6h58 au numéro 38 de la rue X ; non loin d’une table basse tirant la gueule.


Qui moi paranoïaque ?


Apres le cul Casta et l’optic Hallyday, les publicitaires usent de plus en plus d’allusions aux psychotropes pour séduire.

Normal, la consommation de drogues illicites augmente en France, notamment la cocaïne +17% ces deux dernières années et le cannabis dont les Français sont les premiers consommateurs en Europe.
C’est donc un hameçon intéressant et de surcroit qui pratique le hors piste. Jamais explicite et toujours en « finesse ».
Même si parfois plus cela est gros et plus cela marche. Exemple avec les soirées nommées Rockaine à Paris ou encore une boisson énergétique retirée de la vente et appelée tenez-vous bien : "cocaïne".

Ces petites phrases accolent une image « cool » à la marque puisque le message passe par un produit illégal. C’est un signe de différence s’adressant pour la plupart à la jeunesse. Et ce sans se fâcher avec ceux pour qui, le « massage » subliminal glissera vers l’invisible.


Évidemment les campagnes reflètent la demande et l’évolution de notre doux pays. Décidément, observer la façon dont on communique se révèle être une vraie introspection pour notre société. Mais est-ce la poule ou l’œuf qui est arrivé en premier ? Trêve de philosophie de comptoir.

Nous sommes de plus en plus informés et méfiants face à la publicité : « D’accord. Oui je suis d’accord, j’achète, mais tu as d'abord intérêt à bien me faire la cour, il me faut les chandelles, l’Hippopotamus, le weekend end a Center Park et le coffret dvd sur la reproduction des escargots hermaphrodites dans l’Amérique du sud de 1979, les soirs de pleines lunes. »


Tout de même, la campagne la plus flagrante reste celle du géant Coca-Cola. Avec les jeux "plan Coke" et le lancement au Vip room à Paris le 11 Février dernier de la nouvelle bouteille "club coke"by Justice. Un produit, le monde de la nuit (vampire de toutes les drogues) et les rockstars version années 2000 que sont messieurs Augé et De rosnay. Voila un cocktail communico-marketing parfaitement concocté. Autre exemple : les boissons énergétiques telles que Redbull pour ne pas la citer, usent également de ce vocabulaire en mettant en avant les effets que procure leur breuvage.
Associer son produit à cet univers est risqué mais c’est une accroche qui peut se révéler redoutablement efficace in fine et qui peut même interpeller une cible non désirée.


Après ces quelques lignes, de constatation (la constatation est ma nouvelle drogue.) ; il vous est laissé le soin de repérer de nouveaux clins d’œil publicitaires, parfois imaginés par votre mauvais esprit ; et souvent par les leurs, les nôtres.


Le hippie N° 2755 doit se retourner dans sa tombe voyant ses acides digérés par le temps et la communication.